Fabrication d'un four solaire
Publié le jeudi 12 septembre 2024 à 13h32
Il existe plusieurs types de four solaire à fabriquer soi-même, le groupe Kastors est parti sur le modèle proposé par l'association Entropie : https ://asso-entropie.fr/.
Il est relativement simple à fabriquer, permet d'avoir un volume assez intéressant et peut atteindre des températures assez élevées (difficilement 180 °C mais en Bretagne) ce qui permet d'envisager plusieurs types de cuissons.
La fabrication s'est étalée sur plusieurs mois en essayant à chaque étape de trouver un maximum de matériaux de récupération.

Le caisson interne a été fait à partir de plaques offset trouvées chez un imprimeur. Ces plaques sont en aluminium et peuvent facilement être découpées et pliées.
Les plaques que nous avons trouvées n'étaient pas assez grandes pour suivre le patron de la documentation Entropie, il a donc fallu découper le patron en trois morceaux, assemblés ensuite avec des agrafes (il est préférable d'utiliser une agrafeuse pneumatique).

Pendant qu'un groupe s'occupait du caisson interne, un autre était sur le caisson externe. Là encore, il a fallu adapter un peu les plans car le contreplaqué récupéré faisait 10mm d'épaisseur contre 5mm dans la documentation.
Il y a plusieurs avantages à utiliser des planches plus épaisses :
- l'assemblage est plus simple puisqu'il est possible de visser dans l'épaisseur des planches plutôt que d'utiliser des tasseaux,
- le caisson est plus solide,
- le caisson est plus épais ce qui permet de l'utiliser comme support pour ajouter des élements sur le four (comme des déflecteurs latéraux)
Avec du contreplaqué, la différence de poids n'est pas très importante lorsqu'on passe de 5 à 10mm d'épaisseur.


Les caissons sont emboîtés l'un dans l'autre avec de l'isolant entre les deux. C'est cet isolant qui supportera le poids de ce qui sera placé dans le four, il faut donc que ce soit bien tassé ou que ce soit un isolant rigide.
Nous avons envisagé plusieurs solutions mais avons finalement choisi de la laine de verre (avec une feuille d'aluminium). Ce n'est pas ce qu'il y a de plus écologique, mais c'est facile à trouver et d'un tarif abordable tout en supportant de fortes chaleurs.

Pour la vitre, nous avons eu la chance d'avoir une personne dans le groupe qui savait découper le verre. Nous sommes donc partis de fenêtres de verranda de récupération.
Il a fallu séparer les verres (il s'agissait de fenêtres double vitrage) puis les découper. Ça paraît compliqué, mais avec les conseils d'une personne compétente, cela se révèle assez simple :-p.
La partie délicate est la réalisation des rainures qui accueillent les plaques de verre (la défonceuse est un outil qui peut être dangereux mal utilisé).

Le déflecteur est réalisé avec du contreplaqué sur lequel un morceau de couverture de survie est agrafé. Une seule couverture permet de faire plusieurs fours avec un prix très abordable.

Plusieurs essais on été réalisés, le four peut atteindre 140 ou 150 °C mais à vide. Dès que l'on ouvre la vitre pour y placer un plat, la température descent à 110 ou 100°C (moins si on prend trop de temps) et a ensuite du mal à dépasser 120°C.
Pas assez pour cuire un gâteau ou du pain mais assez pour des saucisses et du poivron.
Un des essais réalisé mi-septembre par une belle journée ensoleillée a tout de même réussi à atteindre 180°C.

Il faudra essayer d'ajouter un déflecteur en bas ou sur les côtés.
À noter également qu'il faut tourner très régulièrement le four pour qu'il reste toujours dans l'axe du soleil et modifier de temps en temps l'inclinaison du déflecteur.
Il faudra peut-être envisager de faire un plateau tournant qui suit le soleil mais c'est une autre histoire qui sera pour une prochaine fois...